Courrier de Paulette Palante, veuve Fourche au Directeur du musée, H. Schouteden. 1947. Extrait du Dossier Ethnographique "Fourche", MRAC Tervuren, DA.2.960_SCAN_0047
Paulette Hagron est née à Paris le 15 septembre 1917. Elle est « sans profession » et réside 17, rue Verlaine à Nancy lorsqu’elle se marie à 20 ans au Dr Jules Fourche (Nancy, 19/01/1889 – Johannesburg, 25/09/1942) le 12 juillet 1937. De vingt-huit ans son aîné, Fourche a déjà accompli plusieurs séjours au Congo belge en tant que médecin (voir la fiche le concernant sur ce site). Leur mariage a lieu tandis que Fourche est de retour en Europe depuis juin 1936 ; des problèmes de santé l’empêchent de poursuivre sa carrière avant juillet de l’année suivante.
Paulette Fourche l’accompagnera dès septembre 1937, lorsqu’il entame un second terme de trois ans (prolongé du fait de la guerre) au Congo, où ils auront deux enfants. Jules Fourche meurt cinq ans plus tard (1942) durant un congé familial en Afrique du Sud ; les archives administratives qui réfèrent à sa carrière ne permettent pas de mieux connaître la vie et les activités de Paulette Fourche durant cette période, alors qu’ils résident dans la province de Lusambo, à Lodja. Elle ne semble pas, en tout cas, avoir participé à la collection d’objets constituée jusque-là par son mari.
De retour en Europe après la guerre, Mme Paulette (veuve) Fourche vend ainsi au musée en 1946 plus de 800 objets soit 782 objets ethnographiques et 54 instruments de musique. La transaction se fait à Bruxelles où Paulette Fourche est alors installée (ou de passage ?). Elle se remariera ensuite, et c’est sous le nom de Mme Palante qu’elle poursuit un temps sa correspondance avec le musée l’année suivante (1947) depuis Matadi (Congo-Central) où se trouve son second mari.
Corneliau, M.L. 1953. « Fourche (Jules-Auguste) ». In Biographie coloniale belge. Bruxelles : Institut royal colonial belge, tome IV, col. 309.
Musée royal de l'Afrique centrale. (s.d.). Archives historiques, Dossiers d’acquisition (DE 929).
Archives générales du Royaume. (s.d.). Fonds SPA, Dossiers personnels (SPA Colonie 7124 & 26242 ; SPA Métropole 7609).
Le projet PROCHE (Recherche de PROvenance sur la Collection Ethnographique – Herkomstonderzoek op de Ethnografische Collectie) répond à une demande à la fois politique et sociétale. Ce projet vise à mieux connaître et faire connaître à tous les publics les manières dont les collections ethnographiques et musicologiques ont été acquises pendant la période coloniale en RDC. À cette fin, cette base de données reprend l’inventaire des objets du Congo et d’Afrique centrale conservés au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) de Tervuren qui a été remis en février 2022 au Premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde. Cette mise en ligne est une mise en partage indispensable des données, un point de départ destiné à être progressivement complété par la publication de nouveaux champs. Cette base de données sera ainsi régulièrement mise à jour en fonction de l’avancée du projet et des recherches plus approfondies qui seront effectuées sur les collections.
Il s’avère que certains termes appliqués à ces objets ethnographiques et musicologiques, ainsi que certaines informations qui leur sont associées, posent problème quant à leur signification et leur exactitude. Les informations documentant ces objets sont de nature intrinsèquement coloniale et contiennent des terminologies stigmatisantes pour leurs communautés d’origine ou les diasporas concernées. Nous tenons cependant à préciser que ces informations ne sont pas représentatives de l’opinion du MRAC et du projet PROCHE. En effet, le projet défend une position anticoloniale et antidiscriminatoire et il affirme son soutien aux communautés historiquement marginalisées et privées de leurs droits. Nous sommes donc conscients que notre catalogue peut provoquer des tensions psychologiques et physiques. C’est pourquoi, nous invitons les lectrices et lecteurs à prendre en compte le contexte dans lequel le catalogue est présenté.
Cet inventaire est, en soi, une source historique et une construction d’un passé plus ou moins récent. En effet, il contient des informations relevant de diverses strates historiques jusqu’à aujourd’hui et pourrait être compris, perçu et lu comme un palimpseste. Cela rend son étude conflictuelle et laborieuse, car elle conduit aussi inévitablement à reproduire des classifications, des désignations qui sont biaisées et parfois préjudiciables.
Il est important de le contextualiser, compte tenu de la situation historique profondément inéquitable au cours de laquelle ces objets ont été prélevés et qualifiés.
Actuellement, ces termes problématiques servent davantage de traces de l'histoire et de supports de recherche que de véritables qualificatifs des objets et/ou des cultures dont ils sont issus, et c’est pour cela qu’il apparait important de les conserver en l’état. Mais une approche critique est de mise à leur égard et pour cette raison, un texte explicatif et/ou d’avertissement est ajouté à certains champs jugés problématiques.Parallèlement, dans une démarche collaborative, toute personne intéressée par la correction ou la précision d'une information est invitée à nous contacter à l'adresse électronique suivante : proche@africamuseum.be